Lors de son assemblée annuelle tenue le 25 novembre 2009, l'APRIDS a confié son plus grand honneur à Juliette Barcelo en lui décernant le statut de membre honoraire à vie. Pour des raisons de santé, madame Barcelo avait depuis un certain temps décidé de mettre fin à sa présidence.
En fin de soirée, le nouveau président Pierre-G. Jobin a prononcé une allocution chaleureuse devant les membres de l'assistance. Il a rappelé son implication dans notre communauté depuis 1996 lorsqu'elle militait au sein de la (CORA), ses démarches pour faire reconnaître notre quartier comme un arrondissement distinct ainsi que sa grande contribution comme présidente depuis 2006. Voici le texte complet :
Allocution de monsieur Pierre-G. Jobin en hommage à madame Juliette Barcelo
Madame Juliette Barcelo termine ce soir son mandat de présidente à la tête de l'Association des propriétaires et résidants de L'Ile-des-Sœurs. L'Association et même toute l'île lui doivent beaucoup.
Bien avant de devenir présidente de l'APRIDS, elle s'était impliquée dans la défense des intérêts de l'île comme peu de gens l'ont fait. Je pense principalement à la Coalition des rédidants pour l'autonomie de L'Ile-des-Sœurs (CORA), dont elle a été la présidente énergique pendant plusieurs années. Comme vous le savez, c'était une association qui militait pour l'autonomie de l'île. D'abord, avant les fusions municipales, le CORA a cherché à ce que L'Ile-des-Sœurs soit érigée en ville. Et puis, à l'époque des fusions, pour qu'elle soit au moins reconnue comme un arrondissement distinct de Verdun.
Avant de présider l'APRIDS, madame Barcelo en a été un membre très actif. Elle s'était occupée de plusieurs dossiers. Mes sources me disent que dans les assemblées générales la discussion faisait soudain de grands bonds en avant après son intervention; les paroles de Juliette Barcelo permettaient d'aller à l'essentiel d'une question. C'est en 2006 que, tout naturellement, elle est devenue présidente de notre association.
Juliette et moi, nous nous connaissons depuis relativement peu de temps. C'est à l'assemblée générale de 2005 que j'ai rencontré pour la première fois cette grande dame impressionnante. Je lui ai alors manifesté mon intérêt à m'impliquer dans l'association d'une manière ou d'une autre. Femme prudente, qui en a vu d'autres, elle m'a fait attendre un bon moment... Un beau jour, elle m'a convoqué pour vérifier attentivement ce que je pourrais peut-être faire. Puis, elle m'a confié une toute petite tâche... Et vous imaginez facilement la suite des choses.
Je dirais que travailler avec Juliette est, à la fois, très exigeant et rassurant. Sa formation juridique, sa pratique du droit, et son exercice de hautes fonctions dans l'administration publique et à l'université ont créé en elle une extraordinaire combinaison de rigueur et de vision politique. Quand elle faisait une intervention au conseil de Verdun, elle maîtrisait parfaitement son dossier et elle visait dans le mille - ce qui lui a valu une très grande estime de la part des dirigeants politiques.
Je pourrais dire beaucoup choses encore sur madame Barcelo. Je vais plutôt laisser parler madame Geneviève Filion, qui la connaît depuis longtemps et a été membre de notre conseil d'administration l'an dernier. Elle ne peut pas être avec nous ce soir, mais elle nous a envoyé un message il y a quelques jours. Voici ce qu'elle écrivait :
« Comme vous, je veux remercier sincèrement Juliette pour son dévouement au fil de toutes ces années à la présidence de l'APRIDS, ainsi que pour sa participation aux autres regroupements qui avaient le même objectif : s'assurer que les résidents conservent leur qualité de vie à L'Ile-des-Sœurs.
En la côtoyant, j'ai pu mesurer l'ampleur du travail accompli dans toutes les luttes qu'elle a menées au fil des ans.
Moi qui suis une 'jeune insulaire', j'ai apprécié la rigueur de sa démarche et l'altruisme qui l'habite, pour consacrer ainsi autant de temps et d'énergie à défendre les valeurs qui sont siennes.
Je salue donc cette concitoyenne engagée, qui est un modèle de participation à la vie démocratique, et je souhaite qu'elle continue par ses conseils de nous guider toutes et tous.»
On ne saurait mieux dire!
Je suis convaincu que cette appréciation de Geneviève Filion est partagée par tous les gens qui sont réunis ici ce soir, et en particulier par les membres du conseil d'administration qui étaient aux premières loges pour voir Juliette à l'œuvre. Elle a vraiment été une présidente exceptionnelle. Elle rejoint «les grands» de l'Association - je pense en particulier à madame Doris Leduc-Isabelle et monsieur Robert Isabelle.
J'ai donc le grand plaisir de proclamer madame Juliette Barcelo membre honoraire de l'APRIDS.
Le lendemain, Pierre s'est rendu à sa résidence pour lui présenter le certificat commémoratif. Malgré son calme habituel, Juliette ne pouvait cacher la joie que suscite un tel témoignage d'appréciation par ses pairs.
Monsieur Pierre Vigneault est celui qui, depuis deux décennies, a vu évoluer notre île au jour le jour. Par des centaines d'articles dans Le Magazine et le Tour de l'île, il est un peu l'historien de notre patrimoine. Il a documenté le passé de notre communauté et garde en mémoire une pléiade de souvenirs et de rencontres dont celle avec Juliette Barcelo. Pierre Vigneault, ce journaliste chevronné et bien connu des résidants de l'île, a écrit un excellent article qui résume bien les exploits de Juliette. Voici son texte:
Juliette Barcelo tire sa révérence
Une lourde perte pour l'APRIDS
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par Pierre Vigneault
Article paru le 3 décembre 2009
Le Magazine
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À l'assemblée générale de l'Association des propriétaires de L'Île-des-Sœurs (APRIDS), le mercredi 25 novembre, une grande dame brillait par son absence. Juliette Barcelo était retenue chez elle, pour des raisons de santé et elle avait indiqué qu'elle ne briguerait pas un nouveau mandat à la présidence.
C'est une bien lourde perte pour les résidants de L'Île-des-Sœurs, car Mme Barcelo a marqué, par ses innombrables interventions, l'évolution de nombreux dossiers qui touchent leur qualité de vie. L'urbanisme, la protection de la forêt, les équipements communautaires, le transport en commun, les infrastructures routières, la sécurité publique ne sont que quelques exemples des dossiers où Juliette Barcelo a mis son grain de sel. Les séances du conseil d'arrondissement ne seront plus les mêmes, sans la présence de cette dame dont les arguments étaient toujours bien documentés et accueillis avec considération.
Julette Barcelo habite à L'Île-des-Sœurs depuis plus de 20 ans et, dès son arrivée dans ce quartier de la ville de Verdun, elle a manifesté son intérêt pour les affaires municipales. Elle a fondé la Coalition des résidants pour l'autonomie de L'Île-des-Sœurs (CORA) et elle en a été la présidente pendant plusieurs années. Jusqu'à la fusion de Verdun avec Montréal, en 2000, la CORA a milité pour que le quartier de L'Île-des-Sœurs devienne une entité distincte de Verdun. Avec l'appui de cet organisme, deux conseillers, Catherine Chauvin et Robert Isabelle avaient même pu se faire élire au sein du conseil de Verdun, en tant que défenseurs de cette option « séparatiste ». Après la fusion, la CORA a multiplié les démarches, à tous les niveaux, pour que le quartier de L'Île-des-Sœurs obtienne le statut d'arrondissement. Mme Barcelo a été de tous ces combats et elle y a joué un rôle de premier plan.
Quand il est devenu évident que L'Île-des-Sœurs ne pourrait jamais obtenir une plus grande autonomie, la CORA n'avait plus sa raison d'être et elle a été dissoute. La militante Juliette Barcelo a cependant voulu continuer à s'impliquer dans les affaires municipales et c'est avec l'APRIDS que cette action s'est poursuivie.
Juliette Barcelo quitte ses fonctions avec la satisfaction d'une mission bien accomplie. Sous son égide, l'APRIDS a pu sensibiliser les membres du conseil d'arrondissement aux revendications des résidants de L'Île-des-Sœurs et a acquis une grande crédibilité. Cette appréciation est d'ailleurs partagée par les élus et les fonctionnaires de l'arrondissement, même s'ils ont souvent croisé le fer avec sa présidente.
Avec tout ce qu'elle a réalisé pour ses concitoyens, Juliette Barcelo aurait eu droit, depuis plusieurs années, à un repos bien mérité. En dépit de ses problèmes de santé, elle a continué à défendre les projets qui lui tenaient à coeur tout en s'assurant de préparer la relève. Ses collaborateurs ont pu constater qu'elle était très exigeante, mais qu'elle était aussi animée d'une grande générosité. Et l'on peut affirmer, sans trop de risques de se tromper, que si elle confie les rennes de l'APRIDS à ses successeurs, c'est parce qu'elle est convaincue qu'ils sont prêts à relever les défis qui les attendent.
Dans un autre texte, les lecteurs de ce journal pourront prendre connaissance des décisions que l'APRIDS a adoptées, lors de son assemblée du 25 novembre. Ses représentants vont certainement continuer à défendre les intérêts des résidants de L'Île-des-Sœurs et une chose est bien certaine: Juliette Barcelo ne sera jamais bien loin pour surveiller leurs performances.
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